Un brin d’histoire…
C’est lors de la séance du 5 décembre 1889 que la Ville de Farnham procède à la création officielle de la première «Brigade du feu». Voici les principales lignes du «Règlement ou conditions de la Brigade du feu et le conseil de la Ville de Farnham» :
- La Brigade est composée d’un sergent de matériel, de vingt-six pompiers et sauveteurs. Les hommes sont répartis comme suit :
- Vingt hommes de pompe avec un lieutenant;
- Six hommes aux tuyaux et aux échelles avec un lieutenant;
- Un sergent de matériel.
- La Corporation devra fournir l’éclairage et le chauffage de la loge aux engins de sûreté.
- Le lendemain d’un incendie, la Corporation devra remettre au chef la somme nécessaire à la solde des pompiers.
- La pompe, les engins de sauvetage et tout le matériel de la Brigade ne pourront sortir de la loge que pour des cas d’incendie ou d’inondation.
- Le chef aura le droit, accompagné d’un conseiller ou de l’homme de police, de faire une inspection tous les ans des cheminées de la Ville afin d’assurer la sécurité publique et un rapport en sera fait au conseil.
- Aucune liqueur enivrante ne sera délivrée sur les lieux du sinistre à moins qu’il y ait cas urgent dont la décision sera prise par le président et le chef de la Brigade.
- Lorsque le feu sera déclaré dans une habitation et que la Brigade sera sur place, elle sera seule responsable du travail à faire pour l’extinction du feu et les citoyens n’en faisant pas partie seront tenus d’évacuer le lieu du sinistre afin de laisser le travail plus libre et faciliter les commandements du chef et de ses subordonnés.
- La Brigade ne pourra sortir en dehors de la Ville, c’est-à-dire dans la paroisse en besoin pour y porter secours.
- Au mois de juin de chaque année il y aura manœuvre et inspection devant Monsieur le Maire et Messieurs les conseillers afin que ceux-ci puissent s’assurer de l’organisation et du progrès de la compagnie.
- La Corporation devra s’assurer de la mise en place des pompes sur des patins pour la saison hivernale.
- La Corporation devra acheter dix pieds de tuyaux en caoutchouc pour l’aspiration de l’eau et dix sceaux à incendie.
Pompiers morts en service…
Depuis cette date, la Ville de Farnham déplore deux décès de pompiers en service soit, M. Philidor Gladu, chef des pompiers et Normand Lafrance, chef adjoint.
À leur mémoire, une plaque commémorative fut installée à la caserne de Farnham.
M. Philidor Gladu
M. Gladu est né le 5 mai 1896 et a intégré la brigade en 1930. En novembre 1949, il se rend sur les lieux d’un incendie à la résidence de la famille Bouthillier (voisin de l’école Sainte-Famille). Au cours de l’intervention, il inhale de la fumée et demeure en arrêt de travail jusqu’à son décès d’un infarctus, le 16 mars 1950 à l’âge de 53 ans. La dépouille est exposée à l’hôtel de ville et les funérailles civiques ont lieu le 20 mars 1950.
M. Normand Lafrance
Le 5 août 1990, M. Lafrance se rend sur les lieux d’un accident de voiture sur le rang de la Gare à Sainte-Sabine pour des manœuvres avec les pinces de désincarcération. Il décède sur les lieux d’une crise cardiaque à l’âge de 51 ans. La dépouille est exposée au Salon funéraire Désourdy et les funérailles ont lieu le 8 août 1990.
Ces deux pompiers sont identifiés au Mémorial de la Fondation canadienne des pompiers morts en service situé sur les plaines LeBreton à Ottawa.
De grands incendies…
L’époque de 1901 à 1916 peut être désignée comme étant l’ère des grands feux. En effet, en 1901, l’Église Saint-Romuald est ravagée par les flammes. Quelques années plus tard, en 1909, le feu ravagera une partie du centre-ville, les rues du Dépôt (aujourd’hui de l’Hôtel-de-Ville) et Principale Est (entre les rues Meigs et Saint-Vincent).
Dans la nuit du 30 au 31 juillet 1911, le centre-ville de Farnham est à nouveau détruit par un incendie ayant pris naissance dans la remise de M. Benjamin Maynard, hôtelier (aujourd’hui le 421, rue de l’Hôtel-de-Ville). Cet incendie, le plus important de l’histoire de la Ville, débuta vers 21 h 45 et sera contrôlé vers 4 h le lendemain. Les secours de Saint-Jean-sur-Richelieu arrivèrent vers 1 h 30, ceux de Montréal vers 2 h par train spécial du C.P.R. puis ceux de Sherbrooke par la suite.
Malgré les efforts des nombreux pompiers, les pertes matérielles sont considérables :
- L’hôtel de ville (construit en 1878);
- La station des pompes (caserne des pompiers, construite en 1899);
- Le marché public (construit en 1899);
- Dix-sept magasins;
- Trois restaurants;
- Une pharmacie;
- Trois hôtels;
- Le bureau de téléphone;
- Plusieurs résidences privées.
Au cours de cette nuit, seulement trois blessés ont été signalés :
- M. Jos. Choquette s’est brisé une jambe et enfoncé deux côtes en tombant d’une échelle;
- M. Richard H. Fairfield, chef des pompiers de Farnham, s’est blessé à un pied et souffre d’épuisement;
- M. Fortier, assistant chef de police de Farnham s’est foulé la cheville.
En 1912, le Collège Saint-Romuald était aussi détruit par les flammes et par la suite l’Hospice en 1916.